Lydie Rodriguez-Nakache, Présidente d’Elyade a échangé avec Nicolas Doze, journaliste chez BFM Business sur le bilan du dispositif Pinel et de l’après 2022.
Quel bilan faites-vous de la loi Pinel dont la disparition est prévue pour fin 2022 ?
La loi Pinel a permis de mettre sur le marché des logements qui contribuent à la transition écologique en régulant l’offre de logements qui avaient une empreinte carbone trop importante ou qui étaient trop énergivores. Chez Elyade, nous constatons que les promoteurs prennent désormais en compte dans toutes leurs opérations, la responsabilité sociétale et environnementale du projet.
Par sa simplicité et son accessibilité concernant le montage fiscal, le dispositif Pinel a banalisé l’accès à l’immobilier au moment où l’une des principales préoccupations des Français est de se constituer un patrimoine pour préparer leur retraite.
Elle a permis de réguler les prix de l’immobilier autant à la vente qu’à la location en apportant une offre de qualité dans des villes où la pénurie est présente. Elle contribue clairement à faire baisser la pression locative : les bailleurs sociaux, à eux seuls, n’auraient pas été en mesure de répondre à la demande.
Elyade a créé la garantie Elyade Pinel 12 ans. Quel en est l’objectif ?
Cette garantie a été imaginée au tout début du premier confinement dans un contexte où les banques étaient très sollicitées et les taux d’intérêt particulièrement bas. Cette garantie protège l’investisseur d’impayés de loyers et d’éventuelles vacances locatives sur l’ensemble de la période de défiscalisation. C’est une innovation sur le marché, qui améliore le scoring de l’emprunteur et réassure donc les banquiers. Tous les acteurs de la chaîne de l’immobilier neuf y gagnent !
Ces 12 ans représentent le délai maximum sur lequel le dispositif Pinel agit. Quelle stratégie gagnante l’investisseur doit-il choisir à son issue ?
Chaque situation s’apprécie individuellement au regard du patrimoine de l’investisseur, du marché au moment de la vente. Certains décideront de vendre pour réinvestir, d’autres de conserver leur logement pour continuer à percevoir des loyers et s’assurer un revenu locatif pour leur retraite, d’autres de transformer leur logement pour bénéficier du statut du loueur meublé. Notre rôle est de travailler conjointement avec le conseiller patrimonial pour fournir au client les éléments nécessaires à une prise de décision en toute connaissance de cause.
Le dispositif Pinel va disparaître fin 2022. Faut-il forcément le remplacer ?
L’absence de loi Pinel aura pour conséquence l’aggravation de la pénurie de logements neufs que l’on observe déjà. L’année Covid conjuguée au nombre de permis non délivrés a entraîné des retards dans la mise en production. Conséquence : une augmentation des prix de l’immobilier dans des proportions inédites jusqu’alors. Cette situation entraînera un manque de logements sur le marché de la location avec des loyers qui monteront en flèche. Dans ces conditions, les bailleurs sociaux n’auront pas la capacité de soutenir l’offre de logement intermédiaire, tandis que les bailleurs privés, du fait de leurs investissements locatifs au travers des différents dispositifs, contribuent au renouvellement d’un parc de qualité, et à en réguler le prix.
En résumé, la loi Pinel agit comme un véritable régulateur, et ce régulateur, nous en avons besoin. Oui, les pouvoirs publics vont devoir mettre en place un mécanisme de substitution. Un mécanisme qui doit permettre aux investisseurs de choisir l’immobilier comme support d’investissement, car c’est la valeur refuge numéro 1. Pour qu’il soit compris de tous, il faudra qu’il soit accessible à tous, à l’image de la loi Pinel qui est un très bon dispositif. Plus il sera simple, mieux cela sera.
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